Le minerai de fer de la falémé

Conférence Article 25 à Paris 25 Janvier 2020

Le minerai de fer de la Falémé un fardeau ou la débâcle des politiques menées depuis 2000 à nos jours ?

Depuis quarante ans, l’exploitation du fer dans l’est du Sénégal bute principalement sur l’absence d’infrastructures. Pour développer le gisement de Falémé, situé à la frontière malienne, il faudrait en effet construire un port minéralier à Bargny-Sendou (au sud de Dakar) ainsi qu’une voie de chemin de fer d’environ 750 km le reliant au site minier.

En 2007, le fer est le métal le plus utilisé dans le monde et l’un des plus abondants sur terre. Le minerai de fer est majoritairement utilisé dans des hauts fourneaux pour la fabrication de l’acier ou de la fonte.

les projets sont très difficiles à monter et ceci notamment à cause du coût des infrastructures qui affecte leur bancabilité. »

Avec une capacité estimée à 25 millions de tonnes par an, La Falémé a une carte à jouer.

Selon les estimations des autorités sénégalaises, l’exploitation effective du gisement de fer de Falémé devrait permettre une production annuelle de 15 millions de tonnes de fer dans un délai de dix ans, avant une hausse de la production à 25 millions de tonnes dans les 20 ans.

les perspectives d’évolution du cours du fer sur les marchés internationaux.

La tonne du prix du fer : Alors que les prix avaient triplé entre 2006 et 2011 (187$), ils sont redescendus pratiquement à leur niveau d’avant-crise (60$) entre 2015 et 2018, avec une reprise en 2017, avant de remonter en Juin 2019 (120$)                                                                                              

 – 187 dollars la tonne en février 2011,                                                                                                                                       

– 127 dollars les cours du minerai chuté entre 2012-2013                                                                                                                                       

 – 120 dollars la tonne en 2014                                                                                                                            

 – 60 dollars la tonne en Avril 2015 

(l’arrêt de la production de certains projets en Chine, aux Philippines, au Honduras et en Birmanie, dont les coûts étaient trop élevés par rapport aux prix dépréciés). Les géants du cartel du fer comme Rio Tinto, BHP Billiton et Vale, qui avaient les moyens d’empêcher la chute des cours en limitant leurs propres productions, ont préféré les laisser sombrer. Positionnés sur des actifs massifs et à bas coûts. 

L’abondance de l’offre et le ralentissement de la demande tirent les prix vers le bas. Alors que les prix avaient triplé entre 2006 et 2011, ils sont redescendus depuis pratiquement à leur niveau d’avant-crise. La Chine, l’Australie et le Brésil sont les principaux pays producteurs. Le prix du fer indiqué ici est tiré des statistiques de la Banque mondiale, pour le minerai de fer importé de Chine (la référence du marché), à teneur minimale 62%.

Dans ce contexte, chercher un partenaire capable de piloter et de financer l’intégralité du projet ou le scinder.

En octobre 2012, selon les estimations des professionnels la production de fer « au Brésil et en Australie suffirait à satisfaire la demande mondiale ».

Les données depuis le début : « Pour que le projet soit finançable, il faut avoir la certitude que le minerai sera extrait, transporté et exporté.

D’où la proposition de scinder le projet en 3 parties :

la mine ;

un port minéralier construit à travers un partenariat public-privé avec les industries sénégalaises ;

le chemin de fer, que l’on pourrait développer avec le Mali, pour l’exploitation du fer et de la bauxite [dans la ville malienne de Faléa].

Ces deux dernières installations vendront leurs services à la mine », e

Avec la possibilité aussi de la mise en place de participations croisées en donnant au minier une place dans le capital de la société exploitant le chemin de fer ou en lui laissant le rôle d’opérateur au moins pendant les premières années. 

Une piste déjà été évoquée au milieu des années 2000 par le précédent partenaire du projet, le sud-africain Kumba Resources refusée par Macky Sall alors Premier ministre de l’État sénégalais.

Reste à faire les bons choix et à tirer les leçons de l’expérience d’ArcelorMittal :

Historique

la valorisation des gisements de fer de la Falémé a débuté en 1975.

Le premier vrai contrat d’exploitation appelé accord préliminaire a été signé le 07 juillet 2004 avec la société Kumba ressources.
Contrat ne prenait en compte que les investissements en infrastructures minières et non ceux en infrastructures ferroviaires et portuaires.

Suite à cela, le Sénégal cherchera alors des investisseurs, partenaires en vue de développer ces infrastructures.
C’est alors Arcelor Mittal est survenu pour proposer un contrat alternatif qui prendrait l’ensemble des composantes la mine et les infrastructures que Kumba ressources avait refusé de prendre en charge.
C’est dans ce cadre que des négociations avaient été entamées entre Mars 2005 et Février 2007 aboutissant à la signature d’un accord cadre de quatre conventions d’exploitation :

une convention minière, ferroviaire, portuaire, industrielle.

Dès lors un premier contentieux est né parce que le régime WADE avec Macky Sall comme premier ministre a stoppé le contrat le liant au partenaire Kumba Ressources au profit de Arcelor Mittal.

En 2007, le géant sidérurgique ArcelorMittal, s’est vu confié le projet d’exploitation du gisement de minerai de fer de Falémé (sud-est du pays).     

Sept ans après la signature, en, le minerai n’est pas près de sortir de terre. Les autorités de Dakar viennent d’enclencher une nouvelle procédure d’arbitrage concernant le projet, cette fois-ci contre ArcelorMittal (AM), qui avait « succédé » à Kumba en 2007. Les griefs de Dakar sont pour ainsi dire les mêmes que ceux invoqués contre Kumba en 2009 : ArcelorMittal n’a pas honoré ses engagements ; l’aciériste n’a pas démarré la production cette année, comme prévu, mais a au contraire interrompu ses activités dès 2009 dans le sillage de la crise.
ArcelorMittal s’est retiré en 2009, arguant de réserves prouvées moindres que prévu.

En 2007, le géant sidérurgique, euphorique, s’était vu confier le projet d’exploitation du gisement de minerai de fer de Falémé (sud-est du pays).  

Dans la même période Lakhsmi Mittal écume l’ex-Union soviétique, le Mexique, les Etats-Unis, l’Allemagne, la Roumanie, la France… et rachète à un train d’enfer. Les fusions se succédent en 2004 avec l’Américain International Steel Group et en 2006 avec Arcelor, consacrent la Mittal Steel, qui prend le nom d’ArcelorMittal, devenu maintenant le premier producteur d’acier mondial.
L’audace, la brutalité et la réussite de l’homme d’affaires Lakshmi aboutissent à un empire avec un CA de 73 milliards de dollars, avec 260 000 employés qui produisent quasiment 100 millions de tonnes d’acier par an sur les cinq continents.

le mariage de sa fille avec la somme de 80 millions de dollards.

la volonté du groupe de s’assurer une certaine indépendance en matière d’approvisionnements en minerai de fer face à l’oligopole constitué par les trois mineurs géants – CVRD, BHP Billiton et Rio Tinto –  qui en cinq hausses annuelles successives ont fait grimper la valeur du minerai de fer de 189 %.

En Inde Arcelor Mittal peine toujours à s’assurer le contrôle des mines de fer nécessaires à l’approvisionnement de l’aciérie de 12 millions de tonnes de capacité qu’il envisage de construire au Jharkhand. Devant les difficultés pour prendre le contrôle des mines de Chiriya en inde Arcelor Mittal étudie des alternatives. Une politique bien différente de celle d’Arcelor qui s’était défait de ses mines de fer pour se consacrer à son métier de sidérurgiste.

Arcelor Mittal sécurise ses approvisionnements grâce à un accord au Sénégal

Ce projet minier intégré comprend le développement des sites miniers ainsi que la construction d′un nouveau port à proximité de Dakar et d′environ 750 kilomètres de réseaux ferrés servant de liaison entre la mine et le port

La production dans la mine devrait débuter en 2011. A pleine capacité, la production annuelle devrait être comprise entre 15 et 25 millions de tonnes. Arcelor Mittal va également étudier la possibilité de réaliser des investissements sidérurgiques


   Deux ans plus tard, une mauvaise évaluation de la ressource, la chute des cours du fer et la situation financière tendue du groupe indo-britannique ont hypothéqué ce chantier. Traîné en justice, ArcelorMittal a perdu sa concession et été contraint de dédommager l’Etat sénégalais.

Ces « petits arrangements » ont débouché sur somme dérisoire de 150 millions de dollards par rapport aux 5 milliards $ que le groupe aurait dû verser, selon le cabinet américain Gustavson Associates, au regard de ses engagements. Soit à peine 3% des estimations. Aujourd’hui encore, la présidence sénégalaise reste muette face aux demandes d’éclaircissements émanant de la société civile.

Le Premier ministre Dione confirme que l’État a perçu la cagnotte de 150 millions de dollars, (75 milliards de francs CFA), à verser à l’État du Sénégal par la société sidérurgique indienne Arcelor Mittal sans préciser Où est allé cet argent ? Des zones d’ombre subsistent toujours.

Comment l’Etat a pu dévaloriser sa cagnotte passée de 2 300 milliards à 75 milliards ? De combien s’élèvent les honoraires de l’avocat de l’Etat ?

Pourquoi l’agent judiciaire a été écarté en pleines négociations ?

La justice a donné raison à Dakar dans son conflit avec ArcelorMittal et lui a restitué ses droits sur le gisement ferreux de Falémé.

La justice a donné raison à Dakar dans son conflit avec ArcelorMittal et lui a restitué ses droits sur le gisement ferreux de Falémé.

En 2007 ArcelorMittal, qui prévoyait également la réalisation d’une aciérie, évaluait l’ensemble du projet à 2,2 milliards de dollars. Le projet aurait dû créer plus de 10 000 emplois et rapporter chaque année 114 millions d’euros à l’État.

Le 3 septembre 2013, la cour d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale de Paris a restitué au Sénégal ses droits sur la mine de fer située dans le sud-est du pays

Pendant ArcelorMittal gelait ses activités à Falémé, le groupe menait en effet à bien le développement de la mine libérienne de Yekepa au même moment.                                          L’exploitation y a débuté en septembre 2011 avec une estimation de production de 15 millions de tonnes en 2013. Au Liberia, les infrastructures étaient déjà présentes :                  – 240 km de chemin de fer,                                                                                                            – le port existant !

Pour rappel : de 187 dollars en février 2011, les cours du minerai ont chuté à 127 dollars, Un montant qui est pourtant toujours supérieur aux 37 dollars en vigueur au moment de la signature de la concession entre ArcelorMittal et l’État sénégalais

Le Sénégal depuis 2000 n’a cessé d’accumuler les mésaventures avec ce gisement de fer de la Falémé situé l’est du pays, évalué à quelque 750 millions de tonnes de minerai.

Deux sociétés sud-africaines, Lithos et Kumba Resources, ont en effet assuré coup sur coup avoir obtenu les droits d’exploitation de ce gisement et en avoir été brutalement éjectées, la première au profit de la seconde et la seconde pour laisser la place à ArcelorMittal.

Juillet 2004, signature d’un accord avec Kumba Resources (Afrique du Sud) pour la mise en valeur du projet de fer de Falémé

Kumba Resources, une entreprise à capitaux sud-africains et anglais, attaque le Sénégal devant la Cour arbitrale de la chambre de commerce de Londres. 

En cause : la requête tenue secrète introduite fin juin 2009 par Kumba Resources (KR), devant la Cour arbitrale de la chambre de commerce de Londres. KR reprochant à Dakar d’avoir résilié abusivement le précontrat qui les liait, pour finalement accorder la concession de l’exploitation des Mines de fer du Sénégal oriental (Miferso), à ArcelorMittal. Des investissements considérables avec d’autres projets abandonnés et le manque à gagner, tels sont les éléments pris en compte par l’entreprise pour évaluer son préjudice.

Le ministre des Mines, de l’Industrie et des PME, Ousmane Ngom, à traité l’affaire dans la plus grande discrétion..

Ce contentieux s’est soldé en juin 2010 par la condamnation de l’Etat à payer                  80 millions de dollars US à Kumba Ressources.

A la suite d’un accord transactionnel signé en juillet 2010, la société sud-africaine avait obtenu 49 milliards F CFA en guise de réparation pour l’annulation de sa concession de Falémé.

Ce montant sera compensé en partie par le dédommagement des 150 millions $ versés par ArcelorMittal à Dakar pour non-respect de ses engagements sur Falémé. Le géant indien avait succédé à Kumba sur la concession, avant de décider unilatéralement d’y interrompre ses activités.

Le problème récurrent de Falémé est la prise en charge de la réalisation des infrastructures : la construction de 340 km et la modernisation de 400 km de voies de chemin de fer, et la réalisation d’un terminal minéralier à Port Bargny, à Dakar. Pour tenter de contourner le problème, AM avait mis en place dès le début de l’année une joint-venture avec l’indien NMDC, chargé du volet ferroviaire. Mais, là aussi, le projet a bloqué. AM voulait démarrer l’exploitation du gisement et dégager un cash-flow pour ensuite financer les infrastructures. Mais les autorités sénégalaises, qui réclament aujourd’hui au groupe (défendu par Me Rasseck Bourgi) 750 millions $ d’indemnités, ont opposé une fin de non-recevoir. En parallèle, Dakar aurait tenté de reprendre langue avec Kumba, ce que sa maison mère Anglo American n’a pu nous confirmer, n’ayant retourné nos appels. L’affaire Sénégal/Kumba avait été finalement réglée à l’amiable en 2010. © Copyright Africa Mining Intelligence.

Reste le plus difficile : trouver les moyens de l’exploiter.

malgré une conjoncture très défavorable 2012-2015 pour les mines de fer, Dakar multiplie les initiatives pour relancer le projet de Falémé.

Celui-ci avait été arrêté après que des contentieux judiciaires ont opposé l’État sénégalais au sud-africain Kumba Resources et au franco-indien ArcelorMittal.

le Sénégal a obtenu, le 4 juin 2014, des dommages et intérêts de la part d’ArcelorMittal, aura du mal à trouver un nouveau partenaire pour le projet minier de Falémé.

2007 après avoir concédé à ArcelorMittal le gisement de fer de Falémé, le Sénégal et la multinationale sont enfin parvenus à un accord à l’amiable leur différent sur cette mine qui n’est jamais entrée en exploitation.

Après avoir récupéré ses droits sur le gisement, le 11 septembre 2013, par une décision du tribunal d’arbitrage de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris

Le Sénégal a obtenu, en Juin 2014, par ArcelorMittal le paiement à l’amiable (de petits arrangements) des dommages et intérêts d’un montant total de 150 millions de dollars, ainsi que la restitution des études techniques qu’il avait menées sur le gisement, d’une valeur de 50 millions de dollars.

Après les sociétés Lithos, Kumba Ressources et Arcelor Mittal, c’est au turc Tosyali que reviendrait le projet de valorisation de la mine de fer de Falémé..

En octobre 2018, quatre mois avant l’élection présidentielle, onze candidats évoquaient un « bradage des ressources minières » du Sénégal et pointaient l’absence d’appel d’offres ou de concertation nationale sur le sujet au même moment le gouvernement de Macky Sall rétorquait :

« Jamais un contrat aussi profitable aux populations n’avait été initié depuis que ces gisements ont été découverts », en répondant au sujet de l’accord avec les Turcs, évoquant un projet qui met « en avant les intérêts des populations à travers la transformation sidérurgique », évoquant la création de « milliers d’emplois ». « Le projet qui doit être réalisé avec Tosyali ne concernera qu’un dixième » d’une concession totale scindée en trois parties », ajoutait cette source.

Perspectives

On se demande pourquoi donner une concession à une entreprise étrangère qui nous revendra ensuite le métal, alors que désormais nous avons du pétrole et du gaz qui peuvent nous fournir l’énergie nécessaire à une transformation locale de nos matières premières, et nous donner par exemple les rails nécessaires aux projets ferroviaires du Nepad et lancerune coopération régionale, on pourrait non seulement transformer notre propre fer, mais aussi la bauxite guinéenne.

Revoir tout au regard

  • On a du pétrole et du gaz
  • On a un port
  • On a de l’espace
  • Le prix du fer repart à la hausse
  • Il nous manque le réseau férroviaire et l’usine de transformation sidérurgique

Fin décembre 2016, le cours du minerai de fer côtoyait les 80 dollars la tonne, soit le double de l’année précédente à la même époque. Mais ce niveau est toutefois encore bien loin des records atteints en 2011, quand il approchait des 180 dollars. la mine de Falémé, au Sénégal, qui devait initialement être exploitée par ArcelorMittal mais qui attend depuis 2011 sa mise en production.

Ce n’est pas l’extraction en elle-même mais les infrastructures qu’il faut développer qui sont coûteuses.

Ce n’est pas l’extraction en elle-même mais les infrastructures qu’il faut développer qui sont coûteuses : la construction de ports, de lignes ferroviaires pour acheminer le fer… » rappellent Sidy Diop et Nathalie Daley, respectivement directeur économique consulting Afrique et directrice adjointe chez Deloitte. Un obstacle pour Falémé, qui nécessiterait ainsi 750 km de chemin de fer.

Nos ressources se déprécient, sont bradées et on regarde ailleurs. On ne pourra pas dire on ne savait pas !

Forces et faiblesses du Sé,égal pour son essor minier en 2020

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